Un style réaliste…
Tous aux abris ! Un alligator vient de surgir de l’eau pour attaquer une famille, composée d’un homme, de deux femmes et de deux nourrissons. Retranché sur un rocher, en hauteur, l’homme tente de repousser la gueule dentée du reptile à l’aide de sa sagaie, c’est-à-dire de sa rame. Une des deux femmes est tombée à la renverse, et semble en fâcheuse posture. L’autre s’est réfugiée le plus haut possible, et regarde avec effroi l’alligator, qui menace ses deux enfants. Comme le montre la végétation à l’arrière-plan -les feuilles de papyrus-, la scène se déroule certainement le long des berges du Nil, au sud de l’Egypte, en Afrique.
… Pour une scène imaginaire
Pour situer encore plus précisément l’action, le sculpteur Ernest Barrias représente les habitants de cette région -les Nubiens- en insistant sur leurs traits et leurs habits. Tu peux voir qu’ils ont tous les cheveux très frisés et sont vêtus de simples pagnes en tissu. Mais tout n’est pas réaliste dans cette sculpture, loin de là ! D’ailleurs le sculpteur n’a jamais voyagé en Afrique. À cette époque, lors des expositions coloniales et universelles, on exhibait des hommes, des femmes, des enfants venus d’ailleurs. En 1878 au Jardin d’acclimatation, des Nubiens en pagne devaient mimer des scènes de chasse. L'artiste s’est inspiré de cet épisode pour réaliser cette œuvre.