En mai 1890, Vincent Van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise dans le but de soigner sa dépression. C’est là qu’il mettra fin à ses jours deux mois plus tard, après avoir peint près de 70 œuvres au cours de ces semaines, parmi lesquelles on trouve quelques-uns de ses principaux chefs d’œuvre. L’exposition rassemble un grand nombre d’œuvres de cette période.
Auvers-sur-Oise
Après un séjour dans le sud de la France, Vincent van Gogh arrive le 20 mai 1890 à Auvers-sur-Oise, un village proche de Paris. Cette proximité lui permet de se rapprocher de son frère Théo, qui vit avec sa femme Johanna à Montmartre. Marchand de tableaux, Théo fréquente de nombreux artistes et ce sont ces derniers qui lui ont conseillé d’envoyer son frère à Auvers.
Pour cause, Auvers-sur-Oise est à la fin du 19e siècle un village très populaire chez les artistes. Beaucoup viennent s’y installer pour s’inspirer des paysages de la région. Les peintres de l’école de Barbizonécole de BarbizonL'école de Barbizon est un regroupement de peintres qui s'installent, à partir de 1820-1830 dans le petite village de Barbizon, en bordure de la forêt de Fontainebleau et à environ 50 km au sud de Paris. Là, les peintres peignent directement dans la nature, en plein air, et non en atelier. , qui ont appris à Vincent à regarder la nature, ont également passé du temps dans les forêts environnantes. Paul Cézanne y aurait trouvé l’inspiration avant de s’installer dans le Sud de la France. Ce village verdoyant s’impose alors comme une sorte de retour aux sources pour Vincent qui souffrait d’une santé mentale fragile. Ainsi, il souhaitait mener dans ce village une vie tranquille et apaisée et ainsi trouver un nouvel élan créatif.
Le docteur Gachet
Une des raisons de sa venue dans ce village est la présence du docteur Paul Gachet. Médecin spécialisé dans le traitement de la mélancolie, le docteur Gachet est une figure inséparable de la vie de Vincent à Auvers. C’était un médecin très original, homéopathe, s’intéressant à la lecture des lignes de la main et véritable passionné d’art. Lui-même bon graveur, il était ami avec de nombreux artistes comme Manet, Monet, Renoir et Cézanne. Le docteur Gachet prit Vincent sous son aile dès son arrivée. Le peintre écrit d’ailleurs qu’il voit en son médecin « un nouveau frère, tellement nous nous ressemblons physiquement, et moralement aussi ». Médecin et ami dévoué, le docteur Gachet voyait Vincent deux fois par semaine pour le soutenir dans sa guérison et l’encourageait à peindre le plus possible. Dans l’exposition, tu pourras admirer un portrait du médecin témoignant de la forte amitié qui les unissait.
Un rythme de production étonnant
Bien que le peintre n’ait passé qu’un peu plus de deux mois à Auvers, il a travaillé sans relâche et renouvelé sa peinture en expérimentant avec la couleur, les formats et la texture. Il a réalisé au cours de ce séjour quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre. A Auvers, il choisit souvent de commencer chaque tableau sans plan préconçu. Il souhaite simplement peindre la vivacité d’un moment, représenter ce que l’on ressent à la vue de la nature, ce qui ne se voit pas, comme le vent. Cette recherche d’une expression plus simple, sans artifice lui permet également de produire plus vite des tableaux et des dessins.
Après six semaines à Auvers-sur-Oise, il avait déjà réalisé une soixantaine de tableaux. Il n’avait jamais eu un rythme de production aussi intense. En tout, il y a peint au moins 74 tableaux, soit en moyenne plus d’un tableau par jour !
D’ailleurs, tu pourras voir dans l’exposition le dernier tableau qu’il a réalisé avant de mourir. Intitulé Racines d’arbres, il s’agit d’un tableau surprenant représentant un petit chemin forestier menant vers les champs de blés. Van Gogh peint les racines des arbres qui dépassent de la terre. Pour beaucoup, des racines seraient un sujet étrange pour une œuvre, mais aux yeux du peintre « quand on aime véritablement la nature, on trouve le beau partout ».