Petite histoire du musée de l'Orangerie...

Musée de l'Orangerie Musée de l'Orangerie Philipp Bernard © RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) Ajouter à ma gazette

Une ancienne Orangerie… pour tenir au chaud les orangers du jardin !

 

L'Orangerie vers 1900
L’Orangerie des Tuileries, vue du sud-est, vers 1900 © Neurdein / Roger-Viollet, Paris

 

En 1852, une orangerie est construite dans le jardin du Palais des Tuileries, aujourd’hui détruit. Elle sert alors à abriter les orangers durant l’hiver pour les protéger du froid. L’architecte réalise ce bâtiment en un temps record de 4 mois. Il fonctionne comme une serre : un grand mur vitré qui donne sur le fleuve de la Seine permet aux arbres de recevoir la lumière du jour, et côté jardin, le mur en pierre protège le bâtiment du vent.  
 

Salle de pose pour le prince impérial

Moins de dix ans après sa construction, l’Orangerie sert d’atelier pour le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux. Très apprécié de l’impératrice Eugénie et de l’empereur Napoléon III, Jean-Baptiste Carpeaux est choisi pour réaliser deux portraits de leur fils unique, le prince impérial, auquel il donne déjà des cours de dessin ! L’Orangerie sert d’atelier et le jeune prince y pose avec son  fidèle compagnon de jeux, le chien Nero. Cette sculpture, qui a remporté beaucoup de succès, a été réalisée en différentes versions, dont plusieurs sont aujourd’hui visibles au musée d’Orsay.

 

Le Prince impérial
Jean-Baptiste Carpeaux, Le Prince impérial et son chien Néro © RMN Grand Palais (musée d'Orsay)/ Patrice Schmidt

 

Un écrin pour les Nymphéas de Claude Monet

 

Salle des Nymphéas
Les Nymphéas, matin © RMN Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski

 

En 1871, après la chute de l’Empire, le palais des Tuileries est incendié, et l’Orangerie est utilisée pour différents événements lorsque les arbres n’y sont pas abrités. 


Après la guerre mondiale de 1914-1918, le peintre Claude Monet choisit l’Orangerie pour  installer un ensemble d’œuvres  qu’il souhaite donner à la France comme symbole de paix. Ses «  Nymphéas » sont en fait huit toiles allongées, qui représentent son jardin et l’étang de sa demeure à Giverny, un village situé en Normandie.  


Le peintre choisit dans les détails comment les œuvres doivent être accrochées : il souhaite faire de cet endroit un lieu de repos et de calme au cœur de la ville. En 1922, deux grandes salles lumineuses, aux murs blancs sont construites pour accueillir les toiles. Avec l’arrivée de ces œuvres dans les salles, il n’est plus question d’utiliser le bâtiment pour stocker les arbres fruitiers, et celui-ci devient un musée, dont la mission est de présenter ces œuvres au public. 


Quelques années plus tard, l’autre moitié du bâtiment est utilisée afin d’organiser des expositions temporaires, qui remportent un grand succès.

 

Expositions à l'Orangerie
© Keystone France/Getty images

 

« Les Arts à Paris », la collection de Paul Guillaume.

 

Portrait de Paul Guillaume
Amedeo Modigliani Paul Guillaume, Novo Pilota © RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski

 

Au même moment, Paul Guillaume, un célèbre marchand d’art et collectionneur parisien, a le projet de créer un musée à Paris pour exposer sa collection de tableaux d’artistes modernes, comme Henri Matisse ou Pablo Picasso. A la fin des années 1930, Paul Guillaume a déjà une importante carrière : il défend l’étude de l’art africain et océanien et soutient de nombreux artistes de son temps.  Il publie des articles sur les expositions et événements artistiques du moment dans une revue d’art qu’il a créée, appelée « Les Arts à Paris ».


Après sa mort, son épouse, Domenica, poursuit son projet et vend la collection à l’Etat afin que les œuvres soient exposées au musée de l’Orangerie. Des travaux sont organisés, et les œuvres de treize artistes, qui ont presque tous travaillé à Paris entre  1900 et 1930, sont présentées aux côtés des Nymphéas
  

De 2000 à 2006, des travaux permettent d’agrandir le musée de l’Orangerie et de rénover les espaces, en donnant plus de lumière grâce à de grandes baies vitrées. En 2019, les salles de la collection sont repensées pour mieux rendre hommage aux deux hommes, qui sont les « pères » du musée : Claude Monet et Paul Guillaume. 

 

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